Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/631

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(a-3) Tome I. 617

» attaqué ; ou cette pcrfonne puiffante qui le pouuoit protéger, fi on » luy failbit outrage; ou enfin ce perfonnage illuftre qui pouuoit » releuer Ion eftime & luy donner crédit, s'il eftoit négligé : i'ay » toufiours eu trop bonne opinion de | ce liure, pour appréhender » qu'il éprouuaft ces infortunes &. ces difgraces; et mefme i'ofemy .) dire que ie me fuis crû affez fort pour le pouuoir tout feu 1 def- » fendre de quclques-vnes, s'il venoit à tomber dans vn ïemblable >. malheur. Mais ce que i'ay feulement confideré en vous a elté » cette perfonne qui auoit fait de moy vn iugement affez fauorable, » pour ne me croire pas indigne d'vn fi précieux depoft, & à qui » par confequent ie deuois vne reconnoiffance publique, pour cette .) marque particulière qu'elle m'a donnée de fa confiance & de fon » eflime. Et comme ie fçay que vous n'ambitionnez aucun de ces » honneurs qui font hors de nous-mefme, & que d'ailleurs ie ne ). fuis point d'humeur à m'en faire accroire, & à faire plus que mon ,. deuoir, fous l'efperance de quelque gloire, ie n'ay point embraffé ). l'occafioa de ce liure, comme vn moyen de mé fignaler & de » rendre voftre nom plus célèbre. Il s'eft rendu afiez recomman- » dable par la grandeur de vos emplois, & par l'importance de vos „ négociations, pour n'auoir pas befoin que ie me miffe en peme .) de luy donner de l'éclat; et il vous fuftit que la prudence & la » dextérité que vous auez apportée dans tous les Traittez que vous ,) auez négociez, vous ayent acquis la bien-veillance du Roy, » l'eftime de fes principaux Miniltres, & l'affedion de tout le » monde. C'eft pourquoy, s'il y a quelque honneur à efperer de ). l'adreffe que ie vous fais de ce liure, ce n'efl que pour moy » feulement, qui, parmy tant d'hommes qui fçauent ce que vous .. valez, fuis connu de fort peu de gens pour auoir l'auantage de » vous appartenir de 11 prés. Véritablement cette alliance fi étroitte » que i'ay auecques vous,' m'efl vn bien fi confiderable, & qui fait » rejaillir tant d'honneur fur moy, qu'on me doit bien pardonner, » fi, ayant tant d'intereit que tout le monde le keuii, ie n'ay point » feint d'vfurper la qualité que i'ay prife au commencement de » cette lettre; & mefme ie puis me promettre, après les térooi- » gnages que vous me donnez tous les iours de voftre amitié, que » cette liberté ne vous fera point defagreable. le lailfe donc là,

» j'honore extrêmement l'esprit et ie savoir.. . M^ Gassendi vous pourra » donner davantage de cognoissance du mérite de ce personnage, sans » doute un des plus grands philosophes que nous aions aujourd'hui a » Paris Au reste, je croy que M. Bourdelot vous l'a escrit...^» (publie par Tamizey de Larroquc, Correspoudants de Peiiesc, XVI, p. 32, 1889).

Correspondance. V. 7°

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