212 Lettre apologetiqve 8-9.
innocent des liures qu'on publieroit pour le deffendre; & que moy ayant receu les fix premières feuilles d'vn tel liure, quineportoitle nom d'aucun autheur, i'auois tres-jufte fujet d'addrefîer à Voëtius la Réponfe que i'y voulois faire a . 5
Mais le principal motif que i'ay eu pour écrire cette Réponfe, n'a pas eflé l'enormité des injures que ie trouuois dans ces feuilles; elles eftoient fi abfurdes, & fi peu croyables, qu'elles me donnoient plus de fujet de mépris que d'ofifenfe. l'y ay efté pouffé par 10 trois autres plus fortes raifons : dont la première eft l'vtilité du public, & le repos de ces Prouinces, qui a toufiours eflé defiré & procuré auec plus de foin par les François, que par plufieurs naturels | de ce pais ; & bien que ie ne vouluffe accufer Voëtius d'aucun crime, i'ay i5 penfé que ie rendrois quelque feruice à cet Eftat, fi ie faifois connoiftre aux plus fimples les veritez que ie fçauois de luy, pour le recompenfer des faufifetez qu'il publioit de moy, en feignant que c'eftoit ad prœmoni- tionem ftudiofœ juuentutis. Ma féconde raifon a efté 20 que i'ay crû particulièrement faire plaifir à plufieurs de voflre ville : non point à ceux qui font ennemis de voftre Religion, ainfi qu'il tafche impertinemment de perfuader b (car ie croy qu'il n'y en a aucun qui ne le
a. Epijlola ad celeberrimum virum Voetittm. Ci-avant, p. i. Voir sur- tout p. i3, note a.
b. Voet dira plus tard, p. 25 de la Pré/ace (non paginée) du gros volume cité ci-avant, p. 204, note a : « Qui (Renatus des Cartes), quamvis in theo- » logiâ hofpes, imprimis reformata, & religione Papifta, hanc caufam pro » D. Marefio contra me fibi traclandam fumfit (Vide Vit. Pat., p. 240), ut » fpiffiorcm fcil. redderet famofum fuum in me libellum, & aliquam gra- » tiam apud fuas religionis confortes & apudpauculos reformatos, negotio » Mariante Fratcrnit. implicatos, eidem famofo libello fuo conciliaret. »
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