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}}4 ^JE DE Descartes.

côté du mal on trouverait le remède. Il se mit à l'œuvre sans tarder, écrivant et sans doute aussi imprimant, à chaque feuille qu'il recevait, la réponse. Et dans l'intérêt de sa phi- losophie qu'il avait tant à cœur, il ne pouvait agir autrement : il fallait écarter tout obstacle, faire à celle-ci place nette, et surtout empêcher de se former dans les esprits aucun pré- jugé contre elle.

Après les six premières feuilles (144 pages), V Admirauda Methodus subit un temps d'arrêt ; et ceci montre bien que Voët en était le véritable auteur, et non pas seulement Schoock. Voët, dont l'activité littéraire était inlassable, venait d'entreprendre un autre ouvrage, qu'il voulait achever aupar- avant : la religion cette fois était en cause, la philosophie pou- vait donc attendre ^ Un cas de conscience lui avait été soumis par des réformés de Bois-le-Duc. Cette ville, située dans le voisinage des Pays-Bas espagnols et demeurée en partie catho- lique, avait une Confrérie de Notre-Dame ou de la Vierge- Marie. Les confrères bénéficiant de certains avantages, les réformés avaient obtenu d'être admis parmi eux. La Confrérie perdait ainsi son caractère religieu.x, pour devenir plutôt une association de bienfaisance entre protestants et catholiques. C'en était trop pour un ministre seulement rigoriste, et à plus forte raison pour un fanatique comme Voët : consulté sur ce point, il répondit, selon son habitude, par des thèses publiques, où il réprouvait hautement, comme pactisant avec des papistes et partageant leur idolâtrie, les membres réformés de la Confrérie de Notre-Dame. Mais le ministre de Bois-le-Duc, un des ministres tout au moins, était un Français, desprit libéral et d'humeur conciliante, Samuel Desmarets*", attiré en Hollande

a. Tome VIII (2= partie), p. 64-107 : De libro GiJ'berii Voetij adverfus Confraternitatem Marianam. C'est la ô« partie de l'EpiJiola de Descartes à Voët.

b. Maresius (Samuel), ou Dès-Marets. né à Oisemont en Picardie. y août iSgg. d'une famille protestante, étudia à Paris, à Saumur et à Genève, fut reçu ministre au synod_e de Charenton en mari 1620, H en remplit les fonctions à Laon jusqu'en 1624, puis quelques mois à

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