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4^8 Vie de Descartes.

(laquelle a pour objet la matière) ramenée à la mathématique (laquelle a l'étendue pour objet). Au lieu de deux sciences, qui vont chacune de son côté et ne se rencontrent pas, il ne voulait qu'une science unique, qui fût enfin digne de ce nom. C'est là, pour notre philosophe, une idée claire et distincte, la règle de la vérité par conséquent pour notre esprit : sur quoi vou- drait-on, en effet, que celui-ci se réglât, sinon sur ce qui lui apparaît clairement et distinctement ? A moins de prétendre que ce doit être sur des idées obscures et confuses, ou sur les données des sens, au besoin épurées par l'imagination^. Voilà où l'on en serait réduit, si l'on écoutait Gassend.

Sorbière, naturellement, ne fut pas convaincu, et Descartes continua sa route vers la France. Il arriva à Paris sur la fin de mai ou bien en juin, et il accepta l'hospitalité de son ami, l'abbé Picot, rue des ÉcouflFes  : Picot n'avait-il pas été son hôte à Endegeest en 1641 ou 1642? Descartes écrivit de Paris, à Wilhem, le 9 juillet, au sujet de son affaire de Groningue'^. Il avait écrit aussi à des Jésuites, le P. Mesland, le P. Gran- damy, recteur du collège de La Flèche. Il avait presque annoncé à celui-ci sa visite . Mais c'eût été un détour qu'il ne fit point, s'il est vrai qu'il suivit l'itinéraire indiqué par Baillet : Orléans, Blois, Tours et Nantes, c'est-à-dire le cours de la Loire. Dans chacune de ces villes, il connaissait quelqu'un, le _P. Mesland déjà peut-être à Orléans, Florimond Debeaune sûrement à Blois; à Tours les deux frères De La Touchelaye, et à Nantes des parents et des alliés ^ A tous il promit des exemplaires de ses Principes, six exemplaires ici, et là une douzaine ; plus tard il enverra même la traduction française des Méditations à trois nièces religieuses ^ De Nantes il se rendit à Rennes chez son frère aîné, Pierre Descartes, sieur de

a. Tome IX, p. 208, 1. i3, à p. 209, 1. 9, et p. 212.

b. Tome IV, p. 108 et p. 127.

c. Ibid., p. 126-127.

d. Ibid., p. 122, I. 7-1 3.

e. Ibid., p. 129-1 3o.

f. Ibid., p. 564 : lettre du 9 nov. 1646.

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