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Voyage a Paris. 459

» continuer ses belles expériences qui requéraient de la » dépense... » C'était une réponse aux doléances exprimées déjà par le philosophe à la fin du Discours de la Méthode en 1637, et réitérées dans la Préface toute récente de la traduc- tion des Principes^.

Une première question se pose. Descartes fut-il informé de cette pension dès le mois de septembre 1647 ? Baillet l'affirme sans preuves. Mais pourquoi serait-il aussitôt reparti pour la Hollande? Mieux valait rester en France, afin d'y profiter de ces bonnes dispositions de la Cour à son égard. Il s'évitait ainsi la peine d'y revenir « par ordre » dès l'année suivante. Or nous avons vu qu'il avait quitté Paris dès le commencement d'octobre, sans connaître encore les ouvrages de Mersenne et de Pascal, achevés d'imprimer le i" et le 8, et que dans le courant de ce mois il était de retour à Egmond. Vraisembla- blement, il ne savait pas encore qu'une pension venait de lui être accordée; il n'avait rien demandé, et on agissait à son insu. De fait, il n'en dit mot dans sa correspondance, avant le 3i janvier 1648; à cette date, il en fait part comme d'une bonne nouvelle à la princesse Elisabeth, à qui cependant il avait écrit le 20 novembre précédent. Et il ne lui parle que de l'off^re qui lui était faite d'une pension ; il n'en avait donc pas encore reçu le brevet. Ceci l'obligera, ajoute-t-il, de retourner en France l'été prochain, et peut-être d'y passer ensuite tout l'hiver. La chose cependant commençait à s'ébruiter, non seu- lement à Paris, mais en province, à Tours, par exemple, où Le Tenneur donnait même le chifi^re, 3, 000 livres, dans une lettre à Mersenne, du 1 6 janvier 1 648'^. Nous sommes un peu loin du 6 septembre précédent. Mais peut-être les lettres royales portant cette date ne suffisaient point pour l'octroi de la pen- sion; d'autres formalités étaient nécessaires : l'expédition du brevet, par exemple, demandait un certain temps. Déjà en 1644,

a. Tome VI, p. 72-74; et t. IX (2' partie), p. 20.

b. Tome V, p. 1 13, 1. 7-9.

c. Ibid., p. 78.

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