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Chapitre IV.

conſiderez ſur ce ſujet quelques-unes des experiences dont les Philoſophes ont accoutûmé de ſe ſervir, pour montrer qu'il n'y a point de vuide en la Nature, vous connoîtrez aiſément que tous ces eſpaces que le peuple eſtime vuides, & où nous ne ſentons que de l’air, ſont du moins auſſi remplis, & remplis de la même matiere que ceux où nous ſentons les autres corps. Car dites-moy, je vous prie, quelle apparence y auroit-il que la Nature fit monter les corps les plus peſans & rompre les plus durs, ainſi qu'on experimente qu’elle fait en certaines machines, plûtoſt que de ſouffrir qu’aucunes de leurs parties ceſſent de