Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/230

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que ce ne ſont pas toujours les meſmes actions qu’on joint aux meſmes penſées. Car cela ſuffit pour rendre raiſon de tout ce qu’un chacun peut remarquer de particulier en ſoy ou en d’autres, touchant cette matière, qui n’a point été icy expliqué. Et pour exemple, il eſt aiſé de penſer que les étranges averſions de quelques-uns, qui les empeſchent de ſouffrir l’odeur des roſes ou la préſence d’un chat, ou choſes ſemblables, ne viennent que de ce qu’au commencement de leur vie, ils ont été fort offenſez par quelques pareils objets, ou bien qu’ils ont compati au ſentiment de leur mère qui en a été offenſée étant groſſe. Car il eſt certain qu’il y a du rapport entre tous les mouvemens de la mère & ceux de l’enfant qui eſt en ſon ventre, en ſorte que ce qui eſt contraire à l’un nuit à l’autre. Et l’odeur des roſes