Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que quelque mouvement des eſprits les fortifie, & que pour lors elles ſont des actions de vertu & enſemble des paſſions de l’ame. Ainſi, encore qu’il n’y ait point de vertu à laquelle il ſemble que la bonne naiſſance contribue tant qu’à celle qui foit qu’on ne s’eſtime que ſelon ſa juſte valeur, & qu’il ſoyt aiſé à croire que toutes les ames que Dieu met en nos corps ne ſont pas également nobles & fortes (ce qui eſt cauſe que j’ai nommé cette vertu généroſité, ſuivant l’uſage de noſtre langue, plutoſt que magnanimité, ſuivant l’uſage de l’École, où elle n’eſt pas fort connue), il eſt certain néanmoins que la bonne inſtitution ſert beaucoup pour corriger les défauts de la naiſſance, & que ſi on s’occupe ſouvent à conſidérer ce que c’eſt que le libre arbitre, & combien ſont grands les avantages qui viennent de ce qu’on a une ferme réſolution