Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
Premiere Partie.


A r t i c l e   I V.
ue la chaleur & le mouvement des membres procedent du corps, & les penſées de l’ame.


AInſy à cauſe que nous ne concevons point que le corps penſe en aucune façon, nous avons raiſon de croire que toutes les ſortes de pensées qui ſont en nous appartienent à l’ame ; Et à cauſe que nous ne doutons point qu’il y ait des corps inanimez, qui ſe peuvent mouvoir en autant ou plus de diverſes façons que les noſtres, & qui ont autant ou plus de chaleur (ce que l’experience fait voir en la flamme, qui ſeule a beaucoup plus de chaleur & de mouvement qu’aucun de nos membres) nous devons croire que toute la chaleur, & tous les mouvemens qui ſont en nous, en tant qu’ils ne dépendent point