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sans que nous l’obscurcissions encore par de nouveaux éclaircissemens. IL y a des hommes de lettres qui ont dit : « Nous condamnons la littérature du dix-neuvième siècle parce qu’elle est romantique. » — « Et pourquoi est-elle romantique ? » — « Parce qu’elle est la littérature du dix-neuvième siècle. » Cet argument ne nous a pas complètement satisfaits. D’autres ont ajouté : « On appelle classiques tous les ouvrages faits pour servir de modèles, et romantiques tous les ouvrages absurdes : donc, pour peu qu’on ait le sens commun, il est impossible qu’on soutienne la cause du romantisme. » Ceci est plus fort. Cependant on peut encore trouver mieux, en cherchant bien. Ne cherchons pas, et contentons-nous, en dépouillant ces deux définitions hostiles de ce qu’elles ont de niais, d’en faire jaillir deux grandes vérités, savoir : qu’il n’y a réellement pas de romantisme, mais bien une littérature du dix-neuvième siècle ; et en second lieu, qu’il n’existe dans ce siècle, comme dans tous, que de bons et de mauvais ouvrages, et même, si vous le voulez, infiniment plus de mauvais que de bons. Maintenant que les non-sens des dénominations ont disparu, il sera facile de s’entendre.

En quoi consiste réellement la littérature fran-