Page:Deschamps - Œuvres complètes, tome 6.djvu/15

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attacher à tout jamais son nom à une des œuvres les plus laborieuses et les plus utiles qu’on pût exécuter dans le domaine de l’ancienne littérature française, à une de celles qui aideront le plus à reconstituer dans toute sa réalité cette vieille société qu’il aimait, dont il voyait peut-être les graves défauts avec un peu trop d’indulgence, mais qui lui avait légué à coup sûr ses plus nobles comme ses plus aimables qualités.

La Société des Anciens Textes se serait trouvée dans un cruel embarras, pour continuer cette importante publication, si elle n’avait eu la bonne fortune de posséder M. Gaston Raynaud, qui joint à une grande connaissance de notre ancienne poésie un véritable dévouement aux besognes les plus pénibles, du moment qu’elles sont scientifiques, et ce désintéressement, plus rare peut-être que tout autre, qui consiste à sacrifier son amour-propre à l’utilité générale. L’honneur d’avoir entrepris l’immense tâche d’une édition complète et commentée des œuvres de Deschamps pouvait compenser bien des peines et des ennuis pour le marquis de Queux de Saint-Hilaire ; il y a peut-être plus de mérite encore pour M. Raynaud à se résoudre à la continuer et à la terminer sans en avoir eu l’initiative. La Société des Anciens Textes et le public qui s’intéresse aux études sérieuses de littérature et d’histoire uniront dans une même reconnaissance les noms de celui qui a conçu l’œuvre,