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LA FILLE DU MARCHAND

racontait tout ce qui lui était jamais arrivé. « Dis la vérité », dit le prêtre, « cette maison est à toi avec ce qu’elle contient si tu me dis publiquement la vérité ».

La pauvre fille commença à dire au prêtre comment elle avait volé l’anneau et l’avait donné au second, dans l’espoir qu’il l’épouserait. « Il m’a laissée là », dit-elle, « quand il a eu l’anneau. J’ai envoyé errer de par le monde mon maître et ma maîtresse, et je ne sais s’ils sont morts ou vivants ». Le capitaine écoutait la servante, et quand elle eut fini de parler, le prêtre se leva et rejeta la chasuble, et qui était devant lui ? Marie la Blanche en chair et en os.

« Et bien, gentil époux », dit-elle, maintenant que je t’ai à la maison, et que nous sommes bien portants, nous-mêmes et notre petit enfant, nous serons en paix et en repos jusqu’à la fin de nos jours ». Il l’étreignit bien fort et la serra sur son cœur et la désaltéra de baisers. « Tu as très bien fait tout cela, Marie », dit-il. Il est probable que la servante fut chassée de leur maison, et elle l’avait bien mérité.