Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/53

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nous le disions, sauver ces sculptures, n’était guère mieux dans la voie du sens commun, quand il voyait ici la Vierge astronomique, le dieu Lumière, et dans le Christ accompagné des apôtres, le soleil qui monte à l’horizon entouré des signes du zodiaque.

Le stylobate des vertus et des vices, couronné d’une vigoureuse moulure, servait de base aux statues des douze apôtres. De minces colonnes, encore en place et coiffées de chapiteaux feuillagés d’une très-belle exécution, séparaient ces figures les unes des autres, et chaque statue s’abritait sous un dais composé de petits édifices d’une grande variété avec tours, pignons, murailles crénelées. Les apôtres, entièrement détruits en 1793, viennent de reprendre le poste qui leur appartient. Des chapiteaux ont été placés au-dessus des statues, comme sur les colonnes. On voyait encore, il y a peu de temps, les crochets de fer qui avaient servi à maintenir les anciennes figures. Il reste aussi un fragment, un seul, des anciens supports ; on y distingue un fragment de personnage prosterné et une tête de chien. Les supports des statues ont une certaine importance dans l’iconographie sacrée. Souvent ils aident à reconnaître et à nommer telle figure que rien ne caractériserait d’ailleurs. Il paraît que ceux des nouveaux apôtres ont été empruntés aux porches de Notre-Dame de Chartres ; on ne pouvait mieux faire, ne sachant plus quels étaient autrefois ceux de Paris. Nous pensons que l’on a recherché les rapports qui existaient certainement entre chaque figure d’apôtre et la vertu placée immédiatement au-dessous. Dans un monument comme la cathédrale de Paris, rien n’a été abandonné au hasard. La Foi devra se rencontrer au-dessous de saint Pierre, la Force ou le Courage avec son glaive au-dessous de saint Paul, et ce n’est certes pas sans raison.