Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/55

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ment des âmes, et quelques autres personnages qui manquaient de chaque côté du groupe central ; les parties neuves se sont tellement identifiées avec les anciennes, qu’on n’en fait plus la différence. Au milieu, l’archange Michel tient la balance. Dans le plateau qui se trouve de son côté, un petit personnage nu, représentant une âme, supplie les mains jointes. Dans l’autre, l’âme a déjà quitté la forme humaine pour revêtir celle de l’enfer. Un démon hideux s’empare de ce second plateau, qu’un démon plus petit, caché par-dessous, fait pencher traîtreusement à l’aide d’un crochet. À droite, la troupe des élus, en longues robes, couronnes en tête, la sérénité et le bonheur peints sur leurs visages, se dirige vers la demeure céleste. Les uns joignent les mains et lèvent la tête vers le Christ. D’autres sont en marche vers la voussure où se tiennent des anges chargés de leur servir de guides. Deux époux, qui viennent de se retrouver pour ne plus être séparés, se serrent affectueusement la main. Il y a dans leur attitude une expression charmante de tendresse mutuelle et en même temps de respectueuse gratitude pour le Christ, dont ils ne peuvent se résoudre à détourner leurs regards.

À gauche, une longue et forte chaîne tirée par un démon entraîne les réprouvés, la tête baissée, les yeux pleins d’angoisse et d’abattement. Une femme paraît la première, sans doute en expiation de la désobéissance d’Ève ; puis, le mauvais évêque, mitre en tête, des femmes mondaines coiffées de toques, des laïcs, un diacre en dalmatique, un roi couronné. Le clergé, la noblesse, le peuple, ont fourni leur contingent. Les personnages revêtus d’insignes sacrés sont plus atterrés et plus honteux que les autres. Un démon, pour hâter la marche, pousse les derniers par les épaules.

Au-dessus, le Juge suprême est assis sur son tribunal, avec la terre pour escabeau sous ses pieds. La draperie qui