Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/88

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ment de ces grands portails, si majestueux d’ensemble et si riches de détails, appartient tout entier au XIIIe siècle, et ce n’est pas une de ses moindres gloires. À aucune époque la sculpture n’a été employée avec plus de goût et d’intelligence. Tout semble coulé d’un seul jet, de telle manière qu’on ne saurait rien retrancher dans l’ornementation sans amoindrir la construction elle-même et sans déprécier l’harmonie des formes générales.

Galerie des Rois.

Nous avons réservé la question des statues royales qui remplissaient les vingt-huit niches de la première galerie. Étaient-ce des rois de France, ou des rois ancêtres de la Vierge et de Jésus-Christ ? Nous avons la conviction, et jusqu’ici toutes les découvertes des noms véritables ou des attributs d’effigies du même genre nous donnent raison, que les rois sculptés en longues séries dans nos cathédrales sont des patriarches, des chefs du peuple de Dieu ou des rois de Juda composant le cortége généalogique du Sauveur. Des exceptions à cette règle pourraient cependant avoir été faites dans certaines églises, par exemple à Saint-Denis, ce tombeau des rois de France, à Reims, la ville de leur sacre, ou à Notre-Dame de Paris, la maîtresse église de leur capitale. Nous inclinons pour les rois de Juda, tout en reconnaissant qu’il peut exister ici quelque doute. L’évêque arménien, Martyr, qui vit ces figures à la fin du XVe siècle, se contente de les mentionner, sans s’expliquer d’ailleurs sur l’objet de leur présence. Les auteurs très-nombreux, il faut en convenir, qui ont pris parti pour les rois de France, prétendent que le premier était Childebert et le dernier Philippe-Auguste, peint et tenant la pomme impériale à la main. Le père du Breul