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CH. I, DESCRIPTION

Il est donc vraisemblable que, parmi les nombreux monumens dont l’Égypte est, pour ainsi dire, couverte, il doit s’en trouver de plus anciens dans la Thébaïde que dans l’Égypte inférieure ; et peut-être est-ce un motif suffisant pour que l’on doive commencer l’étude des antiquités égyptiennes par celles qui subsistent encore au voisinage de la cataracte.

Les voyageurs qui se proposent de les observer, doivent quitter le Kaire aux approches de l’équinoxe d’automne : à cette époque, les eaux du Nil ont recouvert toutes les petites îles sablonneuses qui, peu auparavant, gênaient la navigation ; et le vent du nord souffle durant tout le jour avec assez de force pour que les barques du Nil puissent remonter ce fleuve avec une grande vitesse, malgré la rapidité de son cours. En moins de quinze jours, ces voyageurs peuvent avoir fait près de cent myriamètres[1], et arriver à la ville de Syène, située sur la rive droite du Nil, à six mille mètres[2] au-dessous de la cataracte. Durant ce court espace de temps, ils ont pu visiter rapidement, chaque jour, les antiques constructions, qu’ils observeront, à leur retour, dans de plus grands détails : distribuées de chaque côté et à peu de distance des rives du fleuve, elles s’offrent, pour ainsi dire, d’elles-mêmes, aux regards de ceux qui y naviguent. Ils arriveront ainsi aux dernières limites de l’Égypte, ayant satisfait cette première curiosité qui veut tout voir à-la-fois et ne permet pas d’observer : ils auront déjà acquis quelques idées générales sur cette architecture, sur ces arts qu’ils vont étudier ; et ils

  1. Deux cents lieues.
  2. Cinq quarts de lieue environ.