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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

escaliers intérieurs qui conduisent jusqu’au sommet, peuvent les faire regarder comme des observatoires, édifices nécessaires chez un peuple dont la religion était en grande partie fondée sur l’astronomie.

Le premier pylône a trente-neuf mètres[1] de largeur et dix-huit mètres[2] de hauteur. C’est le plus élevé de tous les édifices de l’île ; mais il en existe ailleurs de bien plus grands ; car les monumens de Philæ ne paraissent si considérables que parce qu’ils occupent une grande partie de la surface de l’île : ils sont petits par rapport à d’autres monumens de l’Égypte. C’est ici comme un modèle en grand des constructions égyptiennes.

On peut remarquer sur le pylône quelques-uns des caractères particuliers à ces constructions : les corniches, qui partout ont la même forme ; la moulure inférieure de ces corniches, qui descend en forme de rouleau sur les angles des édifices ; enfin, la distribution des sculptures. À la partie supérieure du pylône, elles représentent des divinités assises, et devant elles des prêtres debout qui leur font des offrandes. Chaque scène forme une sorte de tableau sculpté, séparé de ceux qui le suivent ou le précèdent par des légendes verticales d’hiéroglyphes.

Dans le rang inférieur, toutes les figures sont debout et d’une énorme proportion[3]. On y voit des divinités qui reçoivent un sacrifice. Le soubassement du pylône est décoré par les tiges et les fleurs de la plante sacrée du lotus ; les montans et la corniche de la porte sont égale-

  1. Cent dix-huit pieds.
  2. Cinquante-quatre pieds.
  3. Elles ont sept mètres (vingt-un pieds) de hauteur.