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CH. I, DESCRIPTION

dont ils étaient peints. Ainsi ce temple, que nous jugeons déjà si ancien, est lui-même construit des débris d’un plus ancien édifice ; ainsi ces mêmes pierres, ces hiéroglyphes, ces couleurs, pourraient avoir deux fois l’âge du temple : et de combien de siècles encore ne faudra-t-il pas remonter dans le passé pour arriver à l’origine de ces arts et de la civilisation, qu’ils supposent !

Les salles intérieures sont tout-à-fait obscures, ou ne reçoivent un peu de clarté que par de très-petites ouvertures : il faut se munir de flambeaux pour y pénétrer. On traverse successivement trois grandes salles qui communiquent à diverses chambres latérales, avant d’arriver au sanctuaire placé au fond du temple ; l’odeur forte et piquante que l’on y respire, est celle des chauve-souris, les seuls êtres vivans qui habitent actuellement cette enceinte. Ces trois salles, le sanctuaire, et toutes les autres salles du temple, sont sculptés comme le portique. Les sculptures, d’un relief extrêmement bas, distribuées par tableaux entoures de leurs légendes hiéroglyphiques, représentent presque toutes des scènes religieuses, des offrandes, des sacrifices, des initiations, dont on devine au moins le sens apparent ; mais plusieurs autres ne semblent que bizarres, et font désespérer qu’on puisse jamais en comprendre la signification. Les plafonds sont autant sculptés que les murs, et il est impossible de découvrir une seule surface sans décorations. Il n’est aucune pierre du temple qui ne soit ornée de sculptures religieuses, couverte de l’écriture sacrée, et peinte de diverses couleurs. La moindre partie de l’édi-