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CH. I, DESCRIPTION

biens de l’île de Philæ avaient choisi leur demeure sur ce monument, et non dans la vue d’éviter les inondations, puisque jamais les plus hautes ne submergent le terrain de l’île.

On trouve également des maisons de terre au-dehors et au pied des murs du temple : elles seules déforment l’extérieur des édifices et déguisent leur véritable hauteur ; car ils ne sont point enterrés sous le sol de l’île, qui, depuis long-temps, paraît n’avoir éprouvé aucun exhaussement. Cet extérieur des édifices offre ici, vers le milieu du jour, un aspect remarquable, et qui est dû au voisinage du tropique : dès que le soleil est un peu élevé, les corniches projettent de longues ombres qui descendent de plus en plus sur les murs des monumens ; et vers midi, le soleil étant à plomb, toutes les faces des édifices sont presque entièrement dans l’ombre. À cette heure, quel calme règne dans ces climats ardens ! L’air n’y est agité par aucun souffle, et les eaux dans leur cours produisent seules quelque mouvement. Au milieu de ce repos général, il n’y a que l’active curiosité des Européens qui puisse encore trouver assez d’énergie pour braver les ardeurs du midi, quand les naturels même cherchent partout les abris et le repos.

Le petit temple que nous avons laissé à notre gauche, en allant du premier au second pylône, diffère beaucoup du temple d’Osiris. Une galerie de colonnes l’entoure de trois côtés ; au-devant est un portique de quatre colonnes, qui offre en petit la disposition de presque tous les autres portiques égyptiens. Ce qui distingue ces portiques de ceux que nous avons imités des Grecs