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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

lône, et dont la décoration est semblable à celle des corniches de presque toutes les grandes portes égyptiennes, méritent par cela même d’être remarquées. Sur un fond cannelé est un disque accompagné de deux serpens et de deux grandes ailes. Ces serpens, appelés ubœus, sont de l’espèce de ceux qui, quand on les irrite, se dressent sur leur poitrine en élargissant leur cou, qui devient en même temps très-mince quand on le regarde de profil. Les Égyptiens, ne faisant entrer dans leur sculpture aucune perspective, et voulant cependant représenter le serpent sacré dans la circonstance dont nous venons de parler, ont laissé la tête de profil, et mis le cou en face ; de sorte qu’il paraît être plutôt gonflé qu’élargi.

Quant aux deux rainures, verticales qui sont de chaque côté de la porte principale, elles étaient destinées à recevoir des mâts que l’on dressait contre les pylônes, et que l’on ornait de pavillons[1].

La face du pylône opposée à celle que nous venons de décrire, et tournée vers le temple, est également décorée de sculptures : on n’a recueilli que celles qui accompagnent, de chaque côté, la porte percée dans le pylône, en face du temple de l’ouest. Elles représentent une barque symbolique, ornée de la tête d’Isis, et qui mérite de fixer l’attention. Cette barque est portée par quatre hommes vêtus de longues robes ; on voit à l’arrière une rame dirigée par un personnage à tête d’épervier, qui en meut l’extrémité au moyen de la queue d’un serpent dont il tient le corps dans sa main. Au milieu

  1. Consultez les bas-reliefs du vieux temple de Karnak, pl. 57 et vol. III.