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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

petit temple, sont les deux chérubins. De plus, le bateau égyptien est porté sur des barres, comme l’arche l’était sur des barres de bois de setim. Quant à la partie cintrée qui a la forme d’une barque, il n’en est point parlé dans l’Exode ; et, en effet, une barque n’aurait eu aucun rapport avec la religion des Israélites, tandis qu’elle en avait de très-naturels avec celle des Égyptiens, dans laquelle le plus grand nombre des symboles doit être rapporté au Nil et à ses inondations.

Après le premier pylône est la cour qui précède le grand temple, et qui peut en être regardée comme le péristyle. Elle est formée, à gauche, par le temple de l’ouest, et à droite, par une galerie dont nous allons parler.

Cette galerie est composée de dix colonnes ayant à peu près les mêmes proportions que celles des deux colonnades qui précèdent le premier pylône. Leurs chapiteaux offrent aussi les mêmes variétés ; mais ils sont tous entièrement sculptés, cette galerie ayant été terminée dans toutes ses parties. La corniche est surmontée d’un couronnement qu’on pourrait appeler une seconde corniche, et dont la forme est très-remarquable : il est composé d’une suite de ces serpens qui ont la faculté d’élargir leur cou en se redressant sur leur poitrine ; ils sont tous rangés, dans cette attitude, les uns contre les autres, sculptés en ronde-bosse, et portant un disque sur leur tête. Cet ornement est en lui-même d’une belle composition ; mais il donne ici une grande épaisseur à l’entablement que supportent les colonnes.

Une porte est à l’extrémité de la galerie et contiguë