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CH. I, DESCRIPTION

nance et de goût. Ce qui est certain, c’est qu’elle satisfait parfaitement à l’une et à l’autre, et que nous-mêmes, dans notre architecture, nous l’observons dans toutes les circonstances analogues.

Nous avons déjà fait remarquer, dans le paragraphe précèdent, que, chez les Égyptiens, le temple proprement dit est toujours bien distinct de ses accessoires. Précédé par un portique, et entouré, sur les trois autres côtés, par une galerie formée de colonnes, il se distingue toujours, et dès le premier coup d’œil, de quelque côté que l’on regarde l’édifice. Cette séparation est surtout très-apparente dans l’édifice dont nous nous occupons. Que l’on jette les yeux, par exemple, sur l’élévation du portique (pl. 20, fig. 2), on apercevra au fond un grand avant-corps en talus, surmonté d’une corniche, et dont les angles sont garnis de rouleaux : c’est la façade du temple proprement dit.

Cette distinction me semble remonter à l’origine de l’art, et indiquer ses progrès. Les temples n’étaient d’abord que des bàtimens rectangulaires, formés de quatre murs soutenant une terrasse. Le besoin d’ombre, dans un climat ardent, a fait ajouter des portiques, des’ galeries aux édifices déjà construits ; et depuis, les Égyptiens, si respectueux pour les usages, pour les formes consacrées, ont continué de maintenir la distinction entre le temple et ses dépendances, bien qu’ils en construisissent alors toutes les parties à-la-fois.

Le temple de l’ouest est un petit édifice, sa longueur totale n’étant que de vingt-cinq mètres environ[1], et les

  1. Treize toises.