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CH. I, DESCRIPTION

Les faces des joints des pierres dans l’édifice de l’est ne sont lisses qu’à leurs bords, sur une largeur de plus de deux décimètres ; le milieu de la face est seulement piqué : peut-être était-ce afin que le ciment s’attachât mieux aux pierres par ces petites aspérités. Ce ciment ne forme qu’une couche très-mince, et les joints se peuvent à peine apercevoir.

Les Égyptiens ne se contentaient pas de l’épaisseur qu’ils donnaient aux murailles de leurs édifices, et de la grosseur des pierres qu’ils y employaient, pour en assurer la solidité ; ils prenaient encore le soin de lier les unes aux autres les pierres d’une même assise horizontale. On aperçoit toujours dans le plus grand nombre des constructions, sur la surface supérieure de deux pierres contiguës, deux entailles correspondantes, en forme de queue d’aronde, et qui reçoivent un tenon taillé lui-même en double queue d’aronde. Ces tenons ne se retrouvent plus parmi les pierres renversées. Il était naturel de les supposer faits de métal : cependant, en démolissant à dessein quelques restes peu intéressans d’édifices, nous avons trouvé des tenons de bois ; ce qui ne paraît pas propre à retenir fortement des pierres de grosses dimensions. Aussi quelques personnes ont-elles pensé que l’on avait employé originairement des tenons de métal, et que, par la suite, le métal étant devenu plus rare, on y avait substitué du bois, moins par motif de solidité que pour ne pas anéantir un ancien usage. D'autres per-

    trême régularité des joints ; ils tâchaient au contraire de les cacher, pour qu’ils n'interrompissent pas les sculptures, et celles-ci à leur tour servaient à cacher les joints.