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ET DES CATARACTES.

et l’on rencontre à chaque pas des enfans totalement nus. Il est vrai que l’extrême chaleur du climat et la paresse excessive des naturels favorisent beaucoup cette habitude et ce goût de la nudité ; aussi ont-ils tout le corps basané comme le visage, à un point tel que leur teint approche beaucoup de la couleur des nègres, autant que la physionomie des uns diffère de celle des autres. La population paraît avoir été considérable dans cette ville, à en juger par le nombre des tombeaux qui l’environnent.

Je laisse à d’autres à traiter plus en détail de Syène moderne et de son commerce, dont les voyageurs, et Pococke surtout, ont déjà parlé : dans cette description des antiquités, nous ne rapportons, de la situation actuelle des lieux, que ce qui peut fournir des rapprochemens utiles avec l’état ancien.

§. III. Du temple égyptien et des autres antiquités
de Syène.

Le temple égyptien qui subsiste à Syène, est dans l’ancienne ville, sur le penchant de la hauteur dont j’ai déjà parlé, à cent dix mètres à l’est de la dernière maison de la ville moderne, et à une égale distance des liantes eaux du fleuve ; j’en donne la position précise, afin d’aider à le retrouver, s’il vient à disparaître entièrement sous les décombres, comme cela n’est que trop probable. On y entre aujourd’hui, ou plutôt l’on y descend par la plateforme, dont une grande partie est enfoncée, et l’on se trouve sur un sol formé de sable et de poussière : un