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ces colonnes en granit rouge qui se trouvent entre le temple égyptien et le Nil. On voit sortir des décombres quatre colonnes et quatre piliers en partie debout ; les deux piliers antérieurs portent une demi-colonne sur deux de leurs faces, de manière à former en plan l’image d’un cœur[1]. On n’a aucune donnée pour connaître à quelle espèce d’édifice elles ont appartenu.

§. IV. Des environs de Syène[2].

Quand on sort de la ville arabe pour aller à Philæ, on trouve parmi les rochers, à gauche de la route, une très-grande quantité de tombeaux, qu’il ne faut pas confondre avec ceux qui sont au sud-est d’Asouân, et qui sont aussi fort nombreux. Les premiers appartiennent au temps des khalyfes, et remontent même à l’époque de la conquête des Arabes, ainsi que le prouvent les inscriptions en caractères koufiques tracées sur ces tombes, et dont plusieurs indiquent les premières années de l’hégyre ; nous avons rapporté une de ces inscriptions. Parmi ces tombeaux, on en remarque dont la construction est soignée, et la forme d’une assez bonne architecture, quoique bizarre comme celle de tous les monumens arabes. On distingue aussi plusieurs mosquées fort anciennes ; sur la porte de l’une d’elles, on lit une inscription qui porte le nom d’un certain Selym : la tradition attribue à ce dernier d’avoir, au commencement

  1. Voyez pl. 38, fig 9.
  2. L’île d’Éléphantine est décrite à part dans le chapitre III.