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CH. II, DESCRIPTION DE SYÈNE

l’une des carrières au sud de Syène, à mille mètres[1] de la ville nouvelle et autant du Nil. Une extrémité de l’aiguille est cachée sous le sable ; ce qui sort de terre a dix-huit mètres[2] de longueur, sans compter la pointe ou le pyramidion qui la termine. Sa plus grande largeur est de trois mètres deux dixièmes ; et la moindre, de deux mètres six dixièmes. Cet obélisque devait approcher de la dimension de ceux qu’on voit à Louqsor.

Mais ce que j’ai découvert de plus curieux parmi ces vestiges des anciens travaux égyptiens, c’est un grand rocher taillé et semblable à une muraille, situé à trois cents mètres environ au sud-est de la ville nouvelle, et faisant face au nord ; le granit en est d’un ton rose mêlé. Il porte une multitude de traces de l’instrument qui a servi à en détacher un bloc, et ce bloc doit être jugé considérable ; car le rocher (seulement hors de terre) a plus de cinq mètres[3] de hauteur et de onze mètres de base[4]. Cette surface de plus de cinq cents pieds carrés est entièrement couverte de traits de ciseau obliques et tous parallèles, longs d’environ huit pouces, et dont les extrémités sont alignées horizontalement ; j’ai compté trois cent quarante-sept traits dans une seule ligne horizontale, et trente lignes horizontales dans la hauteur du rocher. Chaque trait d’une rangée tombe entre deux autres de la rangée inférieure, et cela, sans discontinuité, toujours sous une même inclinaison, à l’exception de plusieurs coups de ciseau qui sont en forme de

  1. Cinq cents toises.
  2. Cinquante-cinq pieds et demi.
  3. Seize pieds.
  4. Trente-quatre pieds (voyez pl. 38, fig. 3).