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ET DES CATARACTES.

passage du même auteur qui tend aussi à le faire croire : « Le Nil, qui commence aux catadupes, coupe l’Égypte par le milieu, et se jette dans la mer[1]. » On voit qu’il est question du point où le Nil commence à entrer en Égypte, et non pas de l’origine de son cours ; il faut entendre la même chose des prétendues sources d’Éléphantine.

Diodore de Sicile croyait que la principale cataracte est celle des confins de l’Égypte et de l’Éthiopie. Après avoir décrit l’entrée du Nil en Égypte, il parle ainsi des cataractes : « C’est un endroit qui a environ dix stades de longueur, et qui n’est qu’une continuité de fond penchant et rompu, de précipices d’une hauteur prodigieuse et perpendiculaire, et d’ouvertures étroites et embarrassées de rochers ou de pierres qui leur ressemblent par leur grosseur. Les eaux qui passent par ces lieux effroyables, les couvrent d’écume, et font des chutes et des rejaillissemens dont le bruit seul porte la terreur dans l’âme des voyageurs, d’aussi loin qu’ils commencent à l’entendre ; et l’eau y acquiert une vitesse pareille à celle d’une flèche qui part de l’arbalète, etc.[2] »

Diodore ajoute que, pendant l’inondation, les rochers sont recouverts par les eaux ; qu’alors les vaisseaux descendent sur la cataracte, soutenus du vent contraire ; mais que personne ne saurait la remonter, à cause de l’impétuosité du fleuve, qui surpasse toutes les forces dont l’homme puisse s’aider. Il finit en disant qu’il y a

  1. Ὁ γὰρ δὴ Νείλος, ἀρξάμενος ἀπὸ τῶν ϰαταδούπων, ῥέει μέσην Αἴγυπτον, σχίζων ἐς θάλασσαν. Lib. II, c. 17.
  2. Diod., l. I, traduct. de l’abbé Terrasson. Il faut être prévenu que cette traduction n’est pas très-fidèle.