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CH. II, DESCRIPTION DE SYÈNE

qui se rapportât sans équivoque à la dernière cataracte : je vais parcourir succinctement les descriptions des modernes.

Parmi les auteurs arabes, el-Edriçy décrit la chute de Genâdil, plutôt que celle de Syène ; Abou-l-fedâ en parle aussi, mais sans qu’on puisse assurer s’il avait en vue l’une ou l’autre. On trouve dans el-Maqryzy plusieurs détails sur les cataractes ; mais ils ne sont pas connus. Il est à regretter qu’on n’ait pas une traduction complète de cet auteur.

Le P. Sicard est le premier des voyageurs modernes qui ait donné une idée exacte de la chute du Nil aux limites de la Nubie, chute formée, dit-il, de plusieurs cataractes, dont chacune est un amas de rochers au travers desquels le Nil coule en forme de cascade. Il ajoute qu’il serait téméraire d’y passer en barque[1] ; mais on peut douter s’il parle en témoin oculaire.

Il est étonnant que Norden, qui a fait une carte détaillée du cours du Nil de Philæ à Syène, n’y ait pas joint une description de la cataracte, et qu’il se borne à dire qu’elle forme différentes chutes d’eau. Il suppose quatre pieds de chute pendant l’hiver, et dit qu’il y a deux passages près de Morâdah, le havre de la cataracte[2]. R. Pococke décrit assez bien le local environnant ; mais il compte trois chutes dans la largeur du fleuve, dont la moindre n’a pas plus de trois pieds. Je n’oserais assurer qu’il ait vu le site même de Chellâl[3].

  1. Mémoires des missions du Levant, tom. VII, pag. 121
  2. Voyage de Norden, tom. III, pag. 27 ; Paris, 1795.
  3. Description of the East, t. I, p. 121.