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CH. III, DESCRIPTION

trouvent en grand nombre en fouillant les ruines. Le caractère de ces bonnes gens a une teinte de franchise et de gaieté qui plaît et qui attache ; nous avons éprouvé chez eux un accueil, une prévenance qu’on ne trouverait pas ailleurs en Égypte.

Ce qui attire le plus la vue quand on parcourt cette butte, ce sont deux grands massifs placés sur la sommité de l’éminence ; lorsqu’on approche, on les reconnaît pour les montans d’une porte de granit taillée avec beaucoup de soin, et couverte de sculptures égyptiennes[1]. En allant au fleuve, et vers le cap que forme l’île au midi, on voit une grande quantité de sarcophages creusés dans le roc et dignes d’attention, comme les seules tombes de cette espèce qui se trouvent en Égypte. Peut-être ces excavations sont-elles le reste des anciens travaux faits dans cette île pour l’exploitation du granit. C’est d’Éléphantine, suivant Hérodote, qu’on tira ce fameux monolithe de Saïs, qui avait vingt-une coudées de longueur, et dont le transport exigea trois ans et deux mille bateliers[2]. La position d’une carrière sur le bord du fleuve était bien propre à favoriser l’exploitation et le transport des blocs les plus considérables.

On trouve, en descendant du plateau, un temple peu étendu, composé d’une salle et d’une galerie, mais fort bien conservé : je l’appellerai le temple du sud. Plus loin encore, en allant vers le Nil, sont des amas de constructions ruinées, avec beaucoup de blocs de granit, une statue de même matière et assez fruste, enfin des subs-

  1. Voyez pl. 30, fig. 4, au point 2, et pl. 32, fig. 1, au point 3.
  2. Herod. Histor. l. II, c. 175