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CH. III, DESCRIPTION

tail dans la description générale des grottes égyptiennes, où l’on verra quelle en est l’origine très-probable. Ici je me bornerai à remarquer que les côtes du chapiteau d’Éléphantine peuvent représenter des tiges de roseaux, qui, serrées fortement par des liens, se seraient ployées angulairement, comme c’est le propre de ces plantes ; à moins qu’on ne préfère y voir l’imitation des tiges anguleuses du papyrus.

Les colonnes d’Éléphantine sont, comme toutes les autres, surmontées d’un dé carré, à peu près égal en hauteur au tiers du chapiteau ; il est orné d’hiéroglyphes qui sont symétriquement pareils, et en sens inverse sur les deux colonnes, comme je l’ai fait remarquer dans la frise et le stylobate.

Les faces extérieure et intérieure de la salle du temple sont ornées de sculptures d’un ciseau soigné et d’un relief très-doux. Ce relief est saillant à l’extérieur du temple, et en creux à l’intérieur. Devant le parvis, on voit à chacun des angles une figure richement vêtue et coiffée, qui porte une crosse, et que reçoit dans ses bras un personnage à tête de bélier[1]. Une figure plus petite décore l’encadrement de la porte à droite et à gauche : l’une et l’autre sont coiffées du casque des héros que l’on voit dans les tableaux militaires[2] ; elles tiennent entre leurs bras deux gerbes ou faisceaux de plantes et de fleurs, groupés agréablement, mais qu’il est difficile de caractériser avec précision[3].

  1. Voyez pl. 33, fig. 2.
  2. Voyez pl. 36, fig. 5.
  3. Les petits globules qui les surmontent se retrouvent sur des calices de lotus, au-dessous de la proue d’une barque symbolique (voyez pl. 37, fig. 2).