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CH. iv, DESCRIPTION D’OMBOS

les deux chaînes n’offrent qu’une longue suite de rochers et d’escarpemens calcaires de l’aspect le plus uniforme. Ce terrain, le plus considérable de tous, a fourni les matériaux d’une espèce de monumens fort célèbres de toute antiquité par leur masse, par leur forme régulière, et par les conjectures qu’on a faites sur leurs usages : je veux parler des pyramides. Quant aux autres monumens en pierre calcaire, tels que les temples, les palais, ils ont dû jadis être fort multipliés ; mais il n’en reste aujourd’hui que de faibles traces.

5o. Les matériaux des temples et des autres édifices encore subsistans sont tirés presque en totalité des montagnes qui s’étendent depuis Syène, en descendant vers le nord, jusqu’à une journée de marche avant d’arriver à l’ancienne Latopolis[1]. Ce terrain, qui comprend près d’un degré de latitude, est d’une nature particulière, et forme la transition entre le terrain calcaire et le terrain granitique ; c’est l’examen des carrières qu’il renferme et des matériaux qu’elles ont fournis, qui va nous occuper ici. Nouis décrirons dans un Mémoireparticulier les carrières de granit ; celles du pays calcaire seront l’objet d’un autre Mémoire[2].

§. I. Observations topographiques.

Quoique j’aie borné à un degré l’étendue des montagnes que nous considérons ici, ce n’est pas que l’on n’en découvre encore quelques-unes de même nature en

  1. Aujourd’hui Esné.
  2. Voyez les Mémoires d’antiquités.