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ET DES ENVIRONS.

l’outil sont disposées de manière à former une suite de chevrons dans le sens horizontal, qu’on se représente l’ouvrier en travail et placé au-dessus d’une de ces entailles : au lieu de tenir son outil exactement vertical, il l’incline un peu sur le côté ; et présentant d’abord un de ses angles à la pierre, il l’entame plus aisément. Le tranchant, frappant à plat, aurait peu d’action ; mais, après plusieurs coups successifs, pour ne pas engager l’outil trop profondément, l'ouvrier se recule un peu, frappe à côté de l’endroit qu’il vient d’attaquer ; et alors il incline son outil dans un sens opposé, parce que la partie qui présente le moins de résistance est celle qui vient d’être dégagée ; il faut que l’angle du ciseau agisse du côté qui adhère au rocher : de ces deux positions alternatives résulte une espèce de V renversé Λ, ou de chevron très-obtus. Le travail se continue ainsi jusqu’à l’extrémité de l’entaille ; ce qui lui donne enfin cette figure en forme de zigzag dont nous avons parlé.

Examinons si les faits s’expliquent aussi bien en faisant agir l’outil horizontalement. D’abord on voit qu’au lieu d’être terminé par un ciseau à large tranchant, cet outil aurait dû l’être par une pointe qui, à chaque percussion, aurait tracé un sillon de trois ou quatre pouces de longueur. Mais quelle force immense il eût fallu employer ! En second lieu, dans cette hypothèse, les stries seraient toutes plus ou moins sinueuses et inégales entre elles ; tandis qu’elles sont toujours droites, égales et parallèles.

Par quel motif encore et par quel moyen leur aurait-on donné cette inclinaison alternative en forme de chevron ? C’est ce qu’il serait impossible d’expliquer. Ajou-