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CH. V, DESCRIPTION

une place pour un pareil trait de ressemblance, que me fournit un auteur non moins grave que Strabon.

Diodore de Sicile a décrit avec soin le monument d’Osymandyas à Thèbes : on sait que cet édifice est encore en grande partie debout, et que l’on peut, Diodore à la main, le parcourir sans autre guide. Il n’est pas de mon sujet de faire voir cette conformité de l’édifice avec la description ; elle sera démontrée rigoureusement ailleurs<ref>Voyez la Descript. de Thèbes, par MM. Jollois et Devilliers : je me bornerai à citer les noms qu’a employés cet ancien auteur, pour désigner les mêmes parties de l’édifice que je viens d’examiner à Edfoû ; savoir, la cour et la porte pyramidale.

« On trouve d’abord un pylôn (πυλὼν) long de deux plèthres et haut de quarante-cinq coudées ; ensuite un péristyle de quatre plèthres, environné de colonnes portant des figures de seize coudées ; puis un autre pylôn semblable au premier, et un autre péristyle. »

Il est manifeste, premièrement, que le mot de pylôn exprime ici la grande entrée, c’est-à-dire les deux massifs comprenant une porte au milieu ; secondement, que le péristyle est la cour garnie de colonnes : c’est exactement ce que signifie peristylion (περιστύλιον), qui veut dire un lieu ceint de colonnes de toutes parts, comme est la cour d’Edfoû, ainsi que les autres cours semblables ; cela est tellement sensible à l’inspection des lieux, que toute discussion est, pour ainsi dire, superflue. Si l’on entendait autrement ces deux mots, la description de Diodore, qui est si exacte, deviendrait absolument inintelligible ; c’est ce qui est arrivé quand les traduc-