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CH. V, DESCRIPTION

sur les deux autres, de piliers décorés de figures dont la hauteur répond encore à seize coudées.

Dans la version grecque de la Bible, j’ai vu aussi le mot de πυλὼν employé assez fréquemment et dans la même acception que je lui donne ici[1]. Enfin, Clément d’Alexandrie s’en sert également. Il est, je pense, impossible, après ces rapprochemens, de révoquer en doute le sens de πυλὼν ; et je crois que l’avantage d'indiquer par une seule expression, puisée dans de bonnes autorités, ce que l’on ne saurait exprimer que par plusieurs mots, doit engager à adopter cette expression et à la franciser : on n’a donc pas fait difficulté de consacrer dans les planches le mot de pylône, pour désigner l’ensemble des deux masses pyramidales et de la porte comprise entre elles ; à l’avenir, je n’en emploierai pas d’autre.

Si l’on rapproche maintenant ce résultat de celui que j’ai tiré de Strabon, l’on sera fondé à donner le nom de pylône à la grande entrée, celui de péristyle à la cour garnie de colonnes, et enfin à l’ensemble du pylône et du péristyle celui de propylon ou profilée : une autorité irrécusable a d’ailleurs consacré ce dernier nom ; ce sont des inscriptions grecques, tracées sur plusieurs portes d’Égypte, et contenant le nom de πρόπυλον[2].

  1. Voyez Exod. c. xxvi, v. 36 ; ibid. c. xxix, v. 32 ; Levit. c. viii, v. 31 ; Act. Apost. c. xii, v. 13, et c. xiv, v. 12, etc. Dans ce dernier passage on trouve τὴν θύραν τοῦ πυλῶνος. Le mot de θύρα, porte, est donc distinct de celui de πυλὼν, qui veut dire ainsi, la construction dans laquelle la porte est percée.
  2. Voyez le Mémoire sur les inscriptions recueillies en Égypte.