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PRÉFACE HISTORIQUE.

qui envoyait ses vizirs à la mort, parce qu’ils ne prévoyaient pas vers quelle partie du monde il tournerait ses armes, qui, dans tout le cours de son règne, fit périr indistinctement ses amis et ses ennemis et fut l’assassin de son père, de ses frères et de huit de ses neveux, joignait la superstition à la cruauté. Aucun empereur ottoman n’a porté aussi loin la haine des religions étrangères. Il avait entrepris d’obliger ses sujets chrétiens à embrasser l’islamisme : mais l’empire des usages ramena bientôt à la tolérance des autres cultes ; maxime fondamentale des États musulmans, sans laquelle ils ne se seraient point formés. Il donna à l’Égypte, comme aux autres provinces qu’il avait conquises, un gouverneur et des garnisons turques. Les milices se montrèrent insubordonnées, exigèrent des augmentations de solde, et massacrèrent leurs chefs. Les pâchâs entreprirent de se rendre indépendans. Les Mamlouks, quoique restés en petit nombre,