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CH. V, DESCRIPTION

S’il restait quelque doute après avoir vu les nombreuses figures que nous avons copiées sur les monumens, on pourrait citer les têtes de momies, observées et recueillies dans les plus anciennes catacombes de la ville de Thèbes, et dont la forme est parfaitement d’accord avec les sculptures antiques. Ajoutons que ce même caractère se retrouve chez les Arabes, et même encore chez les naturels, dans le fond de la Thébaïde, là où le sang européen s’est moins mêlé avec le sang national.


§. V. Recherches sur l’objet du grand temple et sur l’époque de sa fondation, appuyées par l’examen des tableaux symboliques.

Nous avons décrit en détail toutes les parties du grand temple d’Edfoû, et nous n’avons rien dit de son objet. Quel était le culte qu’on y observait ? à laquelle des divinités de l’Égypte était-il consacré ? quel était l’usage de tous ces couloirs mystérieux ? Le lecteur s’est déjà fait toutes ces questions ; mais comment aurions-nous la témérité d’y répondre, et l’espérance d’y satisfaire, s’il est vrai que, pour faire juger de la religion de l’ancienne Égypte, et en faire concevoir une opinion saine il faudrait exposer tout l’ensemble des lois, de la philosophie et des mœurs du pays ? Ainsi qu’il y avait un lien commun entre toutes ces choses, que le même esprit, les mêmes arts, les mêmes principes, ont fait élever partout (quoiqu’à des époques très-éloignées) des monumens tout semblables, ainsi je pense qu’on ne saurait expliquer le culte d’un temple sans expliquer le culte de