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DES ANTIQUITÉS D’EDFOU.

en couleur, et qu’ils portent les principaux caractères qu’Hérodote, Pline et Solin attribuent au phénix[1]. Le principal de ces caractères est d’avoir une crête ou huppe sur la tête. Pline dit caput plumeo apice cohonestante ; Solin, capite honorato. Cette huppe est marquée ici parfaitement. Selon Hérodote, ses ailes étaient en partie dorées et en partie rouges : c’est ce qu’on voit dans le bas-relief inférieur. Il en est de même des plumes roses de la queue, et aussi du cou doré que Pline et Solin décrivent. Enfin, les trois auteurs s’accordent à lui donner la figure de l’aigle, et il est difficile de méconnaître le bec de l’aigle dans l’oiseau que j’ai montré. Outre ses longues pattes, cet oiseau a fort souvent des bras humains levés en l’air. Je ne chercherai point à expliquer cette circonstance ; mais je citerai une figure d’homme que j’ai dessinée à Medynet-Abou, qui est agenouillée sur une coupe comme le phénix, ayant comme lui les bras élevés, une grande étoile en avant et des ailes déployées ; enfin, pour dernier trait de ressemblance, une huppe sur la tête, absolument pareille à celle que j’ai décrite. Ce génie ailé a évidemment les plus grands rapports avec le phénix.

Les monumens de Thèbes et de Denderah renferment encore une foule d’images de cet oiseau, que le lecteur trouvera dans les volumes suivans.

Que penser maintenant de l’absurdité qu’on a reprochée aux Égyptiens pour la fable du phénix ? Que penser

  1. Voyez pl. 16, fig. 2. Dans la fig. 1, on n’a pas coloré le corps de l’oiseau. Voyez aussi pl. 18 ; pl. 22, fig. 5 ; pl. 23, fig. 3 ; pl. 78, fig. 16 ; pl. 80, fig. 17.