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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

momentané contre les ardeurs du soleil et les intempéries des saisons : ils devaient être accessibles de toutes parts, et les colonnes dégagées se voyaient dans toutes leur élégance. Ils différaient donc essentiellement des portiques égyptiens, qui n’étaient ouverts que pendant quelques jours de l’année, lorsque le peuple était admis à y pratiquer le culte de la divinité adorée dans le temple : les prêtres y offraient quelquefois le simulacre du dieu à la vénération de la multitude ; c’était un lieu intermédiaire entre les prêtres et le peuple, un lieu sacré, que l’on devait interdire aux regards même des étrangers.

Toute la surface intérieure et extérieure du monument est décorée de tableaux hiéroglyphiques. La corniche de la façade est ornée de cannelures et de phrases hiéroglyphiques alternées. Un disque ailé occupe toute la largeur de l’entre-colonnement du milieu. L’architrave, les dés des chapiteaux, les colonnes et la porte principale, sont couvert d’hiéroglyphes disposés par bandes horizontales et verticales. Les murs d’entrecolonnement et les antes sont décorés de tableaux représentant des offrandes à diverses divinités. Ces divinités sont généralement assises, et devant elles sont placés les porteurs d’offrandes, qui paraissent arriver de l’extérieur. À la partie supérieure des murs d’entrecolonnement sont sculptés de face des serpens, dont les têtes sont surmontées de disques. Les décorations des murs extérieurs sont aussi composées de grands tableaux, dans lesquels se trouve fréquemment représenté le dieu à tête de bélier. Les sculptures de la face exposée au sud sont