de force et d’empire sur les autres passions, même sur l’esprit de secte.
§. ii. Du temple d’Hermonthis.
L’aspect de ce temple a quelque chose qui le distingue
de tous ceux de la Thébaïde, qui généralement
sont enfouis ou placés dans un fond. Celui-ci, au contraire,
est isolé parfaitement, et n’est dominé par aucune
éminence ; l’encombrement du sol est presque nul, et
ses colonnes élancées se dessinent sur le ciel avec toute
leur révélation[1] : c’est le seul qui, au premier coup d’œil,
rappelle aux voyageurs européens les proportions d’architecture
qui leur sont familières.
L’emplacement du temple est environné, au midi, par des constructions de briques et par des tombes modernes, rondes ou carrées, et divisées par gradins, dont une est assez considérable pour masquer la partie postérieure de l’édifice. Le temple est tourné au couchant, à peu près parallèlement au Nil, et son axe fait un angle de soixante-quatre degrés à l’est avec le méridien magnétique. Sa longueur, y compris l’enceinte de colonnes, est d’un peu plus de quarante-six mètres[2] ; et sa largeur, de plus de dix-huit mètres[3] Les plus grandes des colonnes ont treize mètres et demi[4] de hauteur, et plus d’un mètre six dixième[5] de diamètre.
Le temple est bâti de grès, comme les autres monumens déjà décrits ; mais ce grès est compacte, et paraît