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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

ce que l’on dit que quand Isis se sentit enceinte, elle s’attacha au col un préservatif le sixième jour du mois qu’ils appellent Phaophi, et qu’elle enfanta Harpocrates environ le solstice d’hiver, n’estant pas encore à terme, avec les premières fleurs et premiers germes[1]. » L’accouchement d’Isis est donc en effet le symbole du solstice d’hiver et de la germination des plantes.

L’allaitement d’Horus (pl. 93, fig. 5), représenté en face de l’accouchement d’Isis, est à-la-fois la peinture de l’accroissement des plantes nourries dans le sein de la terre, et de l’accroissement des jours après le solstice d’hiver. Ce tableau présente Horus d’abord extrêmement petit et allaité par des génisses, ensuite plus grand et sur les genoux d’Isis qui lui donne le sein, puis allaité par deux femmes à tête de génisse, enfin sur les genoux de quatre autres femmes, déjà plus grand, ayant le doigt sur la bouche et un collier sur la poitrine ; c’est-à-dire qu’on le voit passer par les divers degrés de l’enfance.

Les quatre femmes que je viens de citer, sont coiffées de deux attributs dont il serait intéressant de découvrir la signification ; celui de gauche ne se voit dans aucun autre tableau que celui-ci. Quant à la scène qui est au-dessus de la porte du sanctuaire, elle paraît relative au solstice d’été. L’épervier, emblème du soleil, a les ailes déployées : la coiffure qu’il porte est l’attribut ordinaire de la puissance ; c’est le signe du soleil dans toute sa force. Les rayons de lotus annoncent la crue du Nil qui s’opère au solstice d’été. Enfin le lion armé en est le signe

  1. Traduction d’Amyot.