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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

chapelles chrétiennes. On voit aussi des croix en fleurons sur les murailles, et des inscriptions qobtes. Il est donc impossible de douter que cet édifice ne soit le reste d’une église qobte, bâtie dans les temps florissans du christianisme.

La seule partie qui reste aujourd’hui debout, est celle du côté du levant (pl. 97, fig. 5) : le reste est rasé. Le sol est jonché de colonnes de l’ordre corinthien, toutes de granit ; les unes en fragmens, les autres entières : ces colonnes ont deux pieds de diamètre. Les chapiteaux sont de pierre calcaire et de grès ; les fûts sont mal dressés, et le poli peu soigné ; le listel, l’astragale, et les différentes moulures de style grec, telles qu’une corniche en feuilles d’acanthe placée sur le bâtiment qui est debout, sont d’une exécution médiocre : il en est de même des bases et des chapiteaux.

On a employé, pour bâtir cette église, des matériaux provenant des antiquités égyptiennes. Des pierres couvertes de figures hiéroglyphiques ont été taillées de toutes façons, et ces figures s’y voient coupées en tout sens ; c’est ce qu’on remarque de plus curieux dans ces ruines. On y voit aussi des parties enduites de stuc, sur lesquelles on avait peint des arabesques, dont les couleurs sont conservées.

Les parties voûtées dont j’ai parlé ont leurs joints tous verticaux et parallèles, et non dirigés au centre ; leur courbure n’existe que dans le sens horizontal ; elles n’ont donc que l’apparence de voûtes : on les a bâties comme des constructions ordinaires dans lesquelles on aurait creusé des niches.