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L’égypte a été l’objet de plusieurs descriptions et d’un grand nombre d’ouvrages ; mais l’on n’avait pu, jusqu’à ces derniers temps, se procurer une connaissance exacte et complète de cette contrée. Il fallait un événement extraordinaire, une circonstance aussi favorable que la présence d’une armée victorieuse, pour donner les moyens d’étudier l’Égypte avec le soin qu’elle mérite. Ce pays, que visitèrent les plus illustres philosophes de l’antiquité, fut la source où les Grecs puisèrent les principes des lois, des arts et des sciences. Sous les Grecs, et même sous les Romains, il ne fut pas permis aux étrangers de pénétrer dans l’intérieur des temples. Abandonnés successivement par l’effet des révolutions politiques et religieuses, ces monumens n’en étaient pas devenus plus accessibles aux voyageurs européens, depuis l’établissement de la religion mahométane.

Décrire, dessiner les anciens édifices dont l’Égypte est pour ainsi dire couverte ; observer et réunir toutes les productions naturelles ; former des cartes exactes et détaillées du pays ; recueillir des fragmens antiques ; étudier le sol, le climat et la géographie physique ; enfin, rassembler tous les résultats qui intéressent l’histoire de la société, celle des sciences et celle des arts : tel fut le but de cette entreprise qui exigeait le concours d’un grand nombre d’observateurs, tous animés des mêmes vues. L’ouvrage dont on publie aujourd’hui la seconde édition est le fruit commun de leurs travaux.

Après avoir couru tous les dangers de cette expédition mémorable pendant près de quatre années, des savans, des géomètres, des astronomes, des ingénieurs, des naturalistes, des orientalistes, des hommes de lettres, des architectes, des peintres, MM. Berthollet, Monge, Conté, Costaz, Delile, Desgenettes, Devilliers, Fourier, Girard, Jollois,