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ATTIQUE, ch. IV.

que la foudre éclatade toutes parts sur les Gaulois ; des rochers se détachant du Parnasse fondirent sur eux, et l’on vit apparoître des guerriers armés de toutes pièces qui leur inspirèrent beaucoup d’effroi. Deux de ces guerriers, Hyperochus et Hamadocus, venoient, dit-on, du pays des Hyperboréens ; le troisième étoit Pyrrhus, fils d’Achille, à qui les Delphiens, depuis le secours qu’il leur porta en cette occasion, sacrifient comme à un héros, tandis qu’auparavant, le regardant comme un ennemi, ils méprisoient même son tombeau.

Les Gaulois s’étant embarqués pour la plupart, passèrent en Asie et en ravagèrent les côtes. Ils furent ensuite repoussés dans l’intérieur, par les habitants de Pergame, pays qu’on apeloit jadis la Teuthranie, et ils s’établirent dans la contrée située au-delà du fleuve Sangarius, après avoir pris aux Phrygiens Ancyre, ville fondée jadis par Midas, fils de Gordius ; l’ancre trouvée par Midas, se voyoit encore de mon temps dans le temple de Jupiter. On y voit aussi la fontaine qui porte le nom de Midas, aux eaux de laquelle il avoit, dit-on, mêlé du vin pour prendre Silène. Les Gaulois prirent donc Ancyre ainsi que Pessinonte, ville située au pied de la montagne sur laquelle on dit qu’Agdistis et Atys sont enterrés.

On voit encore à Pergame des dépouilles des