Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
le p’tit gars du colon

furent pas recueillies. Plusieurs germeront, cependant, et porteront leurs fruits.

Mais surtout, pour le petit, cette grand’messe, de merveille en merveille, fut une fête. Le balancement de l’encensoir ; le nuage bleu qui tremble, monte et se répand par l’église entière, un arôme délicieux, l’odeur résineuse des bois : le parfum du bon Dieu même !

Et ce chant très lent, si grave, de la préface où l’on n’entend que la voix du prêtre, et qui se termine soudain à trois coups fiévreux d’une clochette !!

La maman de François lui souffle à l’oreille :

— Adore, mon petit François : c’est le bon Jésus.

Vitement, il rabaisse son front et ses deux yeux.

Il a vu l’Hostie très grande et toute blanche ; elle brillait, sourire lumineux, dans les vapeurs de l’encens, dans les vibrations de la clochette. Même la grosse cloche de la tour, en dehors de l’église, s’est ébranlée…

Il a vu, entendu cela, le petit François ; il en est consolé, tout vibrant.

S’il pouvait revenir dimanche prochain, et tous les dimanches de toutes les années…

∗∗∗

Dehors, près du perron, leur voiture les attendait.