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VIII

VOLTAIRE EN DANGER. — INCENDIE DE MAISONS. — LA
LIGUE. — MARIAMNE. — FORGES. — L’ABBÉ NADAL.

Maisons, contemporain de Voltaire, était le petit-fils du chancelier d’Anne d’Autriche. Né en 1699, par conséquent plus jeune de cinq années que le poëte, il avait fait preuve, lui aussi, d’une grande précocité. D’Arnaud, dans une préface déjà citée, le fait le camarade de collège d’Arouet à Louis-le-Grand. Rien, pourtant, n’est moins exact. Mais, s’il fut élevé dans la maison paternelle à cause de sa santé délicate, son éducation n’en fut ni moins soignée ni moins solide. À douze ans, il lisait à livre ouvert les poètes latins. Mais son goût pour les sciences et pour les lettres ne lui fît point négliger les études d’une profession dont il était destiné à occuper l’un des sommets. Il en fut récompensé par une faveur qui n’était pas petite : son père étant mort à cette époque, Louis XIV lui accorda la charge de président au parlement, « dans l’espérance, lui dit-il avec cette bonne grâce dont il avait le secret, qu’il le serviroit avec la même fidélité qu’avoient fait ses ancêtres. » Et, à ses dix-huit ans, le Régent, non moins bienveillant, accordait le droit de siéger et d’o-