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RENDEZ-VOUS À L’AMBASSADE.

fenêtre à minuit. Olympe n’était pas moins gardée que lui, elle partageait la couche de sa mère, et il était difficile de disparaître, ne fût-ce qu’un instant, sans éveiller l’attention et les soupçons de son Argus. Cette lettre était à peine écrite qu’il fallait donner contre-ordre. Le départ était encore remis à sept ou huit jours ; mais on lui avait laissé le choix de demeurer tout ce temps prisonnier ou de partir sur-le-champ.

… Si vous voulez pourtant changer nos malheurs en plaisirs, il ne tiendra qu’à vous ; envoyez Lisbeth sur les trois heures, je la chargerai pour vous d’un paquet qui contiendra des habillements d’homme ; vous vous accommoderez chez elle : et si vous avez assez de bonté pour vouloir bien voir un pauvre prisonnier, qui vous adore, vous vous donnerez la peine de venir sur la brune à Ihôtel. À quelle cruelle extrémité sommes-nous réduits, ma chère ? Est-ce à vous à me venir trouver ? Voilà cependant l’unique moyen de nous voir : vous m’aimez ; ainsi j’espère vous voir aujourd’hui dans mon petit appartement. Le bonheur d’être votre esclave me fera oublier que je suis le prisonnier de ***. Mais comme on connaît mes habits, et que, par conséquent, on pourrait vous reconnaître, je vous enverrai un manteau qui cachera votre justaucorps et votre visage ; je louerai même un justaucorps pour plus de sûreté. Mon cher cœur, songez que ces circonstances sont bien critiques ; défiez-vous, encore un coup, de madame votre mère, défiez-vous de vous-même ; mais comptez sur moi comme sur vous, et attendez tout de moi, sans exception, pour vous tirer de l’abîme où vous êtes…

Quelle que fût l’extrémité où ils se trouvaient l’un et l’autre, une fille modeste et bien élevée ne se hasarde pas dans une telle aventure. Mais mademoiselle Dunoyer avait été entraînée par sa mère dans trop de démarches inconsidérées pour avoir conservé cette retenue qui, dans les plus grands entraînements, rend