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Tout cela bien observé, il me paroît conséquent de conclure que cette excroissance polypeuse avoit été occasionnée médiatement par la fente putride[1] de la substance cérébrale, dont la corruption a altéré si singulièrement les parties molles, sans avoir épargné les os depuis l’intérieur du crâne, jusqu’à l’arrière bouche ; immédiatement enfin par l’affluence des sucs propres à la former au moyen d’une disposition particulière que la membrane nazale avoit contractée dans le lieu où le polype s’étoit dévelopé. Peut-être se seroit-il formé d’autres excroissances de même nature plus postérieurement dans les arrières narines, si les vaisseaux qui y parcourent la membrane de Schneider[a 1] avoient pu se prêter à une sorte d’extension dilatatoire, pour admettre, sans se rompre, les sucs capables de prioduire ces sortes de tumeurs qui constrastent avec l’état naturel : ce qui supposeroit, pour le dire en passant, qu’une désorganisation trop grande seroit par cela même un obstacle au dévelopement complet de végétation dont je parle. L’apparence de substance fromagineuse qui j’avois trouvée derrière le polype (page 3.). Les funguosités et les exulcérations, que l’examen des parties me fit voir après la mort du sujet dans les endroits que j’ai désignés (page 5) rendent cette conjecture fort probable.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas là le point que je me suis proposé de discuter, ni celui sur lequel je cherche à m’appésantir. Ce sera plustôt à l’aide des détails dans lesquels je suis entré que j’espère démontrer que la cause première ou éloignée du polype tire son origine des effets subséquents qui ont résulté du violent coup de poing que cette femme avoit reçu plus de sept mois avant sa mort[2],[a 2].(la suite de cette note est au revers)

  1. Je n’examine point le mécanisme par lequel cette pourriture s’est opérée, ni les voix selon lesquelles elle s’est propagée de l’intérieur à l’extérieur par rapport au Ier cas, il n’importe peu qu’elle soit le produit spontané d’un dépôt sanguin primitif, ou d’une collection purulente consécutive, par rapport au 2, il n’importe pas davantage de savoir, si c’est à la faveur du tissu cellulaire que le vice s’est transmis de proche en proche, ou par l’effet du contact de l’humeur morbidique. De quelque façon que cela soit arrivé, cela ne change rien aux résultats.
  2. Dans le temps que j’écrivis cette observation, j’établissois, par le raisonnement et des exemples péremptoires, la possibilité du contre-coup que le coup de poing, dont est question, paroît avoir occasionné. Je supprime actuellement, comme une superfluité, tout ce que j’avançai alors pour rendre plus concluante la réalité du contre-coup, dont j’étois préoccupé.
  1. Rature sur « pituitaire » entre « membrane » et « Scheider ».
  2. Mention de « (la suite de cette note est au revers) » en bas de page.