Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) III - Cleonice. Dernières Amours.djvu/54

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  CLEONICE,  



LXXXII.


11er, qui quclquesfois calme cn·ton licl art’cstée,
Croissant et décroissant, coule paisiblement ;
Ituïs, en changeant de face aussi soudainemd)t,
Ne fais voir que furie et colere indontée ;

Tans, qui vas m( : Surant la carricre hastée
De ce grand ciel, premier pere du mouvemeut :
Qui mesles tout le monde et fais le changement,
Sans que de ton pouvoir chose soit exantée ;

Soleil sans fin tournant, qui le jour nous depars,
Puis qui nous fais la nuit, retirant tes regards,
Et causes des saisons le chaud et la Croidure ;

Si mon heur peu durable est pront As’envoler,
VOJant "OS changemens, je me dois consoler
Par la commune 10)" de rantique na.ture.


LXXXIII.


ou son1 r.es chasles feux qui souloient in’esc1airer~
Qui fait que leut" ardeur en vous se diminué !
Et cette ferme foy, qu’est-elle devenuë,
Qui "ous faisoit partout saintement reverer !

Aquel bien desormais faut-il plus aspirer,
Puioque rien icy bas ferme ne continuë ?
Tout n’est que vent, que songe et peinture en la Ruë,
Qui se passe aussi-tost qu’oD_s’en pense asseurer.

Las ! s’il n’estoit ainsi, quel fleuve d’oublianoe.
Quel nonveau changement, quelle ire ou quelle olfauce,
En vous de nostre amour perdroit le souvenir !

Non, ce n’estait d’Amour la flamme ardante el sabate,
Vous me monstriez sans plus une IUloiere fainte,
l’our faire apres ma nuit plus noire devenilo.