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CHAPITRE V


(1618)

En 1617, Champlain passe très rapidement au pays. En 1618, il tente d’intéresser à fond la France dans la fondation d’un empire français en Amérique. Les parties qu’il a vues lui inspirent un plaidoyer vigoureux. Puis il revient en Nouvelle-France.

Le cinq juillet, il quitte Québec pour remonter le fleuve. Il rencontre des chaloupes qui viennent prendre de nouvelles marchandises de traite, car « il était venu un grand nombre de Sauvages, à dessein d’aller faire la guerre »[1] C’est aux Trois-Rivières que le grand conseil a lieu. Les Alliés demandent à Champlain s’il les assistera « encore en leurs guerres contre leurs ennemis », selon la promesse ancienne, car, par eux, « ils sont cruellement molestés et travaillés »[2]. Ici encore, Champlain ne donne aucuns détails sur les derniers épisodes de cette guerre. Lui, il pense à l’assassinat de deux Français commis à Québec par des Algonquins, il faudrait que justice soit rendue. Les Alliés, eux, pensent à la guerre. Comment s’entendre ? Champlain répond cependant que ses intentions n’ont pas changé : « … Mais, ajoute-t-il, ce qui m’empêchait de les assister était, que l’année dernière, lors que l’occasion, et l’opportunité s’en présentait, ils me manquèrent au besoin, d’autant qu’ils m’avaient promis de revenir avec bon nombre d’hommes de guerre, ce qu’ils ne firent »[3]. En un mot, en 1617, Champlain était prêt pour une expédition militaire, mais Algonquins et Hurons ne l’étaient pas ; en 1618, c’est le contraire, les Alliés sont prêts, mais Cham-

  1. Œuvres de Champlain, v. 3, p. 207.
  2. Idem, v. 3, p. 209.
  3. Idem, v. 3, p. 209-10.