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Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/170

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ment où l’on vient d’être arraché à une mort certaine ! Eh bien, le soir elle dut probablement subir la pollution du meurtrier de son mari ! Mais au Sud rien de cela ne tirait à conséquence, un planteur n’admettant même pas la possibilité qu’une esclave, même quand elle était sa fille, pût ressentir quelque chose comme de la vertu, de la pudeur, ou du dégoût pour l’immoralité quelque brutale qu’elle fût.

— Non non, me disait dernièrement un ami, tout cela n’est pas possible. J’ai voyagé au Sud, et les gens que j’ai vus étaient incapables de pareilles infamies. Ils étaient humains pour leurs esclaves.

— Je l’admets avec empressement pour ceux que vous avez vus, répondis-je ; mais ceux que vous n’avez pas vus, en répondriez-vous ? Vous avez vu des gens bien nés, et qui, naturellement humains et bons, prenaient soin de leurs esclaves avec une sollicitude réelle. Qui nie que la majorité, si vous le voulez, des planteurs, des maîtres d’esclaves, ait été mus par des sentiments d’humanité envers ceux de leurs esclaves qui étaient attachés à leur service personnel ? Mais cela prouve-t-il que les esclaves